Ce n'est pas parce que l'émission radiophonique fait une trêve hivernale que le blog devrait faire de même !
Pour cette raison, nous ressortons des archives une émission datant du tout début de l'année, consacrée aux groupes garage grecs datant des 60's...
L'actualité de ce mois de décembre a été chargée d'informations provenant de ce pays, & il est assez plaisant pour ma part de redécouvrir sans cesse cette musique souvent écrite lors de la dictature que connurent les hellènes de 1967 à 1974, qu'on appelle la "dictature des colonels".
Cette apprentissage de la sédition,de la protestation, de l'omniprésence étudiante, & du respect qu'elle rencontre au sein de la population est symptomatique de cette époque.
Il serait alors intéressant de revenir un temps soit peu sur les épisodes se déroulant en parallèle à la construction musicale qui nous intéresse ce soir, ne serait ce pour mieux la comprendre, et observer les enjeux sous-jacent.
Je précise pour ne pas revenir dessus que je ne suis aucunement journaliste, & qu'il ne serait nullement légitime de ma part de commenter les épisodes actuels se déroulant dans la patrie de Diogène (encore un cynique).
Bref, en quelques mots, revenons sur ces événements :
Comme de nombreux pays (prenons l'exemple de la 4° république française), le régime politique d'après guerre en Grèce est marqué par l'instabilité, facilitant le putch des colonels grecs, avec à leur tête le colonel Papadopoulos : annulation des élections, censure de la presse, établissement d'une dictature militaire, persécutions des personnalités politiques, principalement de gauche, des libéraux et de simples défenseurs des droits de l'homme...
Deux événements vont modifier cette situation en 73, l'affaire chypriote ainsi qu'une impressionnante protestation des étudiants, principalement de l'école Polytechnique (devenant par la même un symbole, reconnu jusqu'à nos jours par la constitution grecque, via le droit d'asile universitaire) : cette mobilisation étudiante se transforma en mobilisation populaire, les grecs soutenant sans limite leur jeunesse, et cette jeunesse jusqu'à aujourd'hui devient le fer de lance de la contestation.
Le 17 novembre 1973, les dictateurs firent marcher les tanks sur l'université de polytechnique, c'en est trop pour une population qui refuse, honteuse de n'avoir jusque là que peu protester, de permettre à un régime illégitime de s'en prendre à ses enfants... la fin de la dictature est proche.
Il est certain que ces (furtifs) détails peuvent nous aider à appréhender la situation actuelle, ou en tout cas à nous éclaircir certaines aspects qui peuvent nous paraitre énigmatiques.
Il reste à voir si cette révolte populaire produira une culture musicale à la hauteur de ce qu'elle a produit dans le passé, mais je suis très confiant quant à la capacité de la population hellénique à montrer qu'elle reste malgré l'hétérogénéité de son histoire, une population à part...
Playlist:
Baggelis Perpiniadis : "To bouzouki mou ehei kefia" (intro)
New Hopes : "i found a love"
The Rabbits : "run around of a girl"
Zoo : "six miles from the cage"
The Crowns : "you're my only love"
The Vikings : "i'm trying"
The Rabbits : "i'm looking in the universe"
The Stormies : "dilly dilly"
The Idols : "he's the one"
The Stormies : "try try try"
The Girls : "rocket for girls"
The Bluebirds : "sweet polly"
The Stormies : "drums in the storm"
The Knacks : "devil doll"
The Teenagers : "fallin' stars"
The Loubogg : "she is cool"
Kalashnikov : "Hezbolah" (song of the week)
